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Prédation Tensions autour de nouveaux lâchers d’ours

© Pixabay

L’association Ferus a annoncé à ses sympathisants qu’elle souhaitait que de nouveaux lâchers d’ours aient lieu. Une position qui révolte les éleveurs qui doivent faire face aux attaques du plantigrade.

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Le 26 décembre 2018, l’association Ferus, « protectrice » des grands prédateurs, a affirmé dans un courrier que de « nouveaux » lâchers d’ours sont indispensables pour assurer la viabilité du plantigrade dans le massif pyrénéen. Selon un représentant de l’association qui intervenait sur l’antenne de RMC cet après-midi dans l’émission d’Éric Brunet, « il faudrait en relâcher une dizaine sur plusieurs années comme le prévoyait le plan ours ».

Les éleveurs oubliés

Une déclaration qui ravive un sujet sensible pour les éleveurs. « Vous rendez-vous compte de la situation des éleveurs sur le canton de Saint-Girons, en Ariège, qui ont dû faire face à 379 attaques en 2018 », s’est exclamé un auditeur en direct.

En 2018, sur le massif pyrénéen, les attaques ont presque doublé par rapport à 2017. « Que nous apporte l’ours en termes de biodiversité, interroge un autre auditeur qui se revendique « écolo ». Quel est le bilan carbone des deux ourses lâchées cet automne ? » Pour lui, les plus écolos, ce sont les éleveurs car en l’absence de brebis, la fougère prend le dessus et la biodiversité décroît.

Qui accepterait de vivre 24 heures sur 24 auprès de son troupeau ?

Des arguments qui semblent rééquilibrer un peu la balance entre les pro- et les anti-ours dans le débat, car à la question « Est-il vraiment raisonnable de lâcher d’autres ours ? », les auditeurs répondent oui à 50 %. « L’opinion était à 80 % avant les lâchers », se souvient Olivier Maurin, de la Fédération nationale du pastoralisme, qui s’insurge devant les arguments de Ferus.

Ferus prône la mise en place des moyens de protection pour éviter les attaques. « Les moyens de protection ont fait la preuve de leur limite, assène-t-il. La présence d’un berger salarié 24 heures sur 24 auprès des animaux est une mesure contraire à la loi sur le travail. Qui peut accepter aujourd’hui de travailler dans ces conditions ? »

La Fédération nationale du pastoralisme ne compte pas en rester là. Elle prévoit de contester le plan ours à nouveau en 2019. « Nous allons déposer un recours auprès du Conseil d’État », déclare l’éleveur.

M.-F. M.

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